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clair de jour

  • Critique de La bête qui meurt de Philip Roth

    la bete qui meurt.JPG David Kepesh, âgé de 62 ans, est un homme en fin carrière, qui enseigne encore la littérature à l'université et qui a créé une émission de télévision. Même s'il donne de moins en moins cours il garde cependant la même popularité auprès de ses étudiants, et plus particulièrement auprès des étudiantes. Un jour il distingue une certaine Consuelo, une ressortissante cubaine âgée de 24 ans issue de la haute société. Il va la séduire, qui va le fasciner par son corps merveilleux. Il va alors connaître une véritable passion, lui qui ne s'attachait surtout à personne, et connaître la jalousie, la peur de la perdre... Le pire sera lorsqu'il se rendra compte, qu'elle même ne le désire pas réellement.

    La bête qui meurt est écrit sous la forme d'un long récit, voire d'un monologue, adressé par Kepesh à un ami ou autre. La trame est plutôt classique. On suit l'évolution progressive du déséquilibre passionel qui prend possession du narrateur. Car déséquilibre il y a : le désir se relèvra définitivement non partagé. Le rythme est soutenu, vivant, perscutant. Du pur Philip Roth ! même si la forme de ce récit est fort différente (forme en monlogue, nouvelle,...) de ce que l'on retrouve habituellement chez lui. Comme souvent une place importante est donnée à l'introspection des personnages. Mais par les souvenirs de Kepesh, Philip Roth nos relate finalement toute une époque, celle de la découverte et de la liberté sexuelle, mais aussi le passage d'un personnage qui traverse cette époque, alors que petit à petit il s s'esouffle et se meurt. Attention cependant, certains passages sont très crus et pourraient déranger certains lecteurs. Il est à signaler que le personnage de David Kepesh est déjà apparu dans deux autres romans de Philip Roth: Le Sein (The Breast, 1972) et Professeur de désir (Professor of Desire, 1977).

    En bref La bête qui meurt est un très beau roman de la part d'un auteur qui démontre ici à nouveau son immense talent.

     

    La bête qui meurt,  Philip Roth,  Gallimard , 2001 

     

  • Avis sur : Le plus beau des voeux d'Alyson Noël

    Le plus beau des voeux d'Alyson Noël.JPG Le plus beau des voeux est un roman contemporain amusant qui répond à l'éternelle question de savoir ce qui se passerait si les souhaits devenaient réalité.

    L'histoire suit le personnage principal, Nick Dashaway, qui fait des vœux pour avoir une existence plus cool - littéralement. Il en a assez d'être ignoré et d'être considéré comme un gros nerd par ses camarades de classe. Nick pense que sa grande chance de tout changer est sur le point de se produire lorsque Josh Frost, la superstar des adolescents, vient en ville pour juger le concours de talents du collège. Nick est persuadé qu'il peut gagner - et ensuite se transcender dans la foule cool - où il a sa place. Mais tout lui explose à la figure. Le seul espoir qui reste à Nick est d'utiliser son vœu d'anniversaire ou l'envoi d'une ecard pour changer sa vie - et il se réalise. Mais la vie parfaite dont il rêvait est loin d'être celle qu'il reçoit, et le lecteur peut vivre et apprendre de toutes ses erreurs en même temps que lui.

     

    Nick est un excellent personnage principal. Il est facile de s'attacher à lui dès le début de l'histoire, et même si je suis beaucoup plus âgée que lui, j'ai trouvé que je pouvais compatir à ses problèmes sans problème. L'auteur dépeint Nick de manière réaliste, avec ses obstacles d'adolescent, ses mauvaises attitudes, ses pensées et actions méchantes, et d'autres types d'angoisses d'adolescent. J'ai trouvé que certaines des choses que Nick pensait et disait étaient assez cruelles et même grossières à certains moments, mais je suppose que j'oublie simplement les pensées réelles des enfants à cette époque. En outre, l'auteur a probablement voulu que nous trouvions que certaines des choses faites et dites étaient erronées, afin que Nick et le lecteur puissent en tirer des leçons plus tard dans l'histoire. En dehors des aspects fantastiques évidents de l'intrigue, le livre était terre à terre et plein de grandes leçons.

    J'ai adoré la façon dont le voeux de Nick s'est réalisé, mais il se rend compte que les choses ne seraient pas ce dont il rêvait si les choses se passaient de cette façon. L'auteur présente de merveilleuses situations de la vie réelle dont le lecteur peut s'inspirer et qu'il peut appliquer à sa propre vie, parallèlement à la course folle dans laquelle se trouve Nick. Je vois très bien ce roman être transformé en un film fantastique !

    Je le recommande vivement aux fans du genre ainsi qu'aux lecteurs qui apprécient un bon mélange de contemporain et de fantastique, surtout pour les voeux de fin d'année !

     

    Le plus beau des voeux d'Alyson Noël, Michel Lafon, 2017

     

     

  • Avis sur le livre : Tourville d'Alex Jestaire - fin

    Fin de ma chronique sur Tourville d'Alex Jestaire 

    Tourville.JPGC'est peut-être dommage, mais la difficulté n'est pas insurmontable puisque ce mixage stylistique emprunte aussi à divers modes d'expression identifiable : scenario, cinéma de genre (Blair Witch Project, transformé en "situation à la Blairwiche",Mulholland Drive de David Lynch, Vidéodrome de David Cronenberg, mais aussi Alien 3, Matrix ). Jestaire dote aussi son récit d'une bande son en continu et son univers doit beaucoup à la musique qui,à l'heure des lecteurs mp3 et du téléchargement massif sur internet, nous accompagne désormais dans tous nos déplacements. Electro-pop, techno, hardcore, hip hop, trip-hop, variété, tous les styles sont représentés, du meilleur au pire, soulignant des situations souvent cocasses parfois tragiques

    L'auteur emprunte aussi aux jeux vidéo, jusqu'à dans le déroulement de son intrigue, dans un concentré de culture populaire en action. Avec Tourville, Jestaire établit ainsi un nouveau standard de la littérature française, une forme d'écriture qui évolue au rythme de la société et desévènements qui l'entoure, un véritable littérature du chaos.

    Scabreux et hilarant

    Un chaos qui fait écho à celui du monde, car en matière de morale et de valeur, on ne peut pas dire qu'Alex D. Jestaire fasse parti des foules d'optimistes qui parcourent nos rues.
    On peut même dire qu'en matière de critique sociale il n'y va pas avec le dos de la cuillère. Pornographie, merchandising forcené du sexe, zoophilie, coprophagie, viol et prostitution, exécution d'enfants, cannibalisme, mort atroce dans un simulacre d'ébola mélangé à une mycose génitale tueuse, Tourville ne manque ni d'actions, ni de situations scabreuses – et souvent paradoxalement hilarantes, Nabucco étant continuellement à côté de la plaque, même si parfois dramatiques.

    A ce titre, le roman réjouira autant les fans de gore ou de science-fiction, les cinéphiles et les amateurs de théorie de la conspiration (au deuxième degré s'entend) que les musiques nerd de tout poil, et tout ceux qui cherchent des personnages attachants, mais ambigus, dans un livre univers brassant avec talent l'entropie de notre époque décadente (mais tout de même totalement poilante). Et ça aussi, c'est un conclusion en forme d'hommage à Jestaire, l'écrivain français qui nous offre sans conteste le roman le plus excitant de cette rentrée 2007. Lisez-le !

    Tourville
    Alex D. Jestaire
    Au Diable Vauvert

     

  • avis sur le livre : Crime et Châtiment de Fiodor Dostoïevski

    Crime et Châtiment.JPG"Crime et Châtiment" est sans aucun doute l'un des chefs-d'œuvre de la littérature russe et mondiale. Écrit par Fiodor Dostoïevski, ce roman explore les thèmes de la culpabilité, de la rédemption et de la moralité à travers l'histoire de Rodion Raskolnikov, un ancien étudiant qui commet un meurtre pour des raisons philosophiques.

    Dostoïevski a su capturer l'ambiance sombre et tourmentée de la Russie du XIXe siècle, tout en explorant les profondeurs de l'âme humaine. Les personnages sont complexes et bien développés, et l'écriture de l'auteur est à la fois poignante et profonde. L'histoire de Raskolnikov est à la fois fascinante et dérangeante, car elle nous force à réfléchir sur la nature du bien et du mal, ainsi que sur les conséquences de nos actes. Le roman aborde également des questions sociales et politiques importantes, ce qui en fait une lecture essentielle pour quiconque s'intéresse à la condition humaine.

    En avril 1849, Dostoïevski est arrêté et emprisonné parce qu’il fréquente le cercle du socialiste utopiste Mikhaïl Petrachevski. Après un simulacre d’exécution sur la place Semenov, le 22 décembre 1849, il est gracié par le tsar et la peine est commuée. Dostoïevski est déporté dans un bagne de Sibérie. Dans les baraquements d’Omsk, il partage sa vie avec des forçats de droit commun. Il écrit dans sa correspondance : « J'étais coupable, j'en ai pleine conscience… J'ai été condamné légalement et en bonne justice… Ma longue expérience, pénible, douloureuse, m'a rendu ma lucidité… C'est ma croix, je l'ai méritée… Le bagne m'a beaucoup pris et beaucoup inculqué. » Cette période déterminante va marquer son œuvre et lui inspirera une partie de Crime et Châtiment, un des chefs-d’œuvre de la littérature russe. Bien que paru en 1866, ce roman peut être considéré comme le précurseur de la littérature de l’aliénation, que l’on retrouve au XXe siècle sous la plume d’auteurs comme Beckett ou Camus.

    En conclusion, "Crime et Châtiment" est un roman intemporel qui continue à fasciner et à bouleverser les lecteurs du monde entier. Fiodor Dostoïevski a créé une œuvre d'art magistrale qui restera gravée dans nos esprits pour les siècles à venir.

  • Chronique de : La Condition humaine, d'André Malraux

    La Condition humaine.JPGAu début des années 1920, alors qu’il a abandonné ses études secondaires, André Malraux, qui mène des recherches archéologiques, explore l’Extrême-Orient. En 1933, avec La Condition humaine, il clôt la trilogie que lui a inspirée cette région du monde, débutée cinq ans auparavant avec Les Conquérants et suivie de La Voie Royale.

    D’abord publié en extraits dans la Nouvelle Revue française et dans Marianne, La Condition humaine, paru chez Gallimard, obtient le prix Goncourt. On raconte que Staline aurait interdit au cinéaste Sergueï Eisenstein de mettre en scène le roman de Malraux. En 1996, lors de la célébration du 20e anniversaire de sa mort, les cendres de Malraux seront transférées au Panthéon à l'instigation de Pierre Messmer.

  • Avis sur Tourville d'Alex Jestaire

    Tourville.JPGTourville ou 775 pages d' une langue frétillante et violente, outrancière et colorée, un langage enfin à même de restituer une époque qui voit la réalité fusionner avec le simulacre médiatique.

    Pour Jestaire c'est évident, dans un monde où la télévision et les échanges automatisés d'informations ont remplacé le langage, l'écriture se doit d'être à l'image de son époque.
    A l'argot typique des adolescents du monde entier, déjà fortement teinté d'anglicisme, que nous connaissons tous, Alex D. Jestaire juxtapose plusieurs niveaux de langages différents : néologismes inventés et expressions tirées de séries télévisés ou de film, langage de messagerie sms, vocabulaire économique de la mondialisation, argot contemporain et jargon des banlieues, tout cela dans le but de parvenir à la création d'une langue actuelle, mutante, riche et complexe, mais également à sa critique.

    Un exemple ? Sur la smsisation de la langue : "les filles se mettent sur leurs lits – elles font bon C koi stambrouil ? Je leur demande vous utilisez toujours des raccourcis texto quand vous parlez ? Elle me font C koi ton D-lir ? (…) On se calme les filles– je vois bien que vous jouez avec moi que vous pourriez vous exprimer de manière disons moins cryptique - ou alors il va falloir que je sous-titre." P.126.
    Vous l'avez également remarqué, l'auteur est fâché avec les virgules et en cela il rappelle Perec (ou Djian, première période selon la grille de référence du lecteur) et ça fonctionne plutôt bien.
    Son style parlé aussi dynamique que bordélique n'en est pas moins extrêmement vivant et il est souhaitable que le lecteur doté d'un minimum de patience passe sur les tics et les tropes d'écritures pour découvrir une langue frétillante et violente, outrancière et coloré, un langage enfin à même de restituer une époque qui voit la réalité fusionner avec le simulacre médiatique.

    Teufeurs, métalleux et pontes du porno

    La force de Jestaire est aussi d'avoir su donner la parole aux différentes tribus urbaines qui peuplent sont livre (et investissent notre société), dans l'usage continu et indifférencié d'un langage qui leur est propre. Teuffeurs, jeunes bourgeois, notable, mafieux, pontes du porno, goth-metal, nerd, toutes les communautés contemporaines sont passé au crible extravagant de Tourville.
    Comme d'autre écrivains de son époque, Alex D. Jestaire parsème son texte de références et de repères connu de ses lecteurs (ou tout du moins, d'une certaine génération de lecteurs, preuve en est à la lecture d'un hilarant article du Figaro posté sur le profil myspace de l'écrivain) parfaitement compréhensible par toute une génération gavé de télé-réalité (Loft Story, Îles de la tentation, Koh Lantah, etc…), de discussion par telephone mobile interposés et de débats sur les forum informatisés, mais certainement totalement impénétrable pour une autre frange du lectorat.

     

    à suivre...